dimanche 18 mars 2012

Les banlieues oubliées ??

Les banlieues, grandes oubliées de la campagne

Qui se souvient des banlieues lorsqu’elles ne sont pas agitées par de violentes émeutes ? Le quotidien arabe Al-Hayat s’indigne du désintérêt des candidats français pour ce thème crucial.
16.03.2012 | Arlette Khoury | Al-Hayat

Affiches de campagne à Clichy-sous-Bois (Seine Saint-Denis).
Affiches de campagne à Clichy-sous-Bois (Seine Saint-Denis).
Quelques secondes, c'est tout. Voilà le temps réservé aux banlieues françaises dans le discours d'une heure et quart du candidat Nicolas Sarkozy, dimanche 11 mars au grand meeting de Villepinte. 

Ces "zones sensibles" constituent depuis des décennies l'un des problèmes les plus graves et les plus dangereux du pays. Mais le président sortant s'est contenté d'annoncer une deuxième phase au plan de développement des banlieues, et d'imputer aux socialistes la responsabilité de l'accumulation des tensions dans ces zones. Ses propos ressemblaient davantage à un passage obligé qu'à l'expression d'une préoccupation réelle. 
Pour le candidat socialiste François Hollande, les banlieues ne semblent pas non plus être une priorité de campagne : lors de la visite d'une association travaillant dans ce domaine, il s'est borné à énoncer des généralités.

Pourtant, environ 10 % de la population française vit dans ces zones où les problèmes s’accumulent : échec scolaire, généralisation de la violence, taux de chômage des jeunes approchant 45 %,trafic de drogue, présence d'armes, etc. Le désintérêt des candidats s'explique peut-être par la prédominance de la crise économique dans les débats. Il en allait tout autrement en 2007, quand la banlieue s'était invitée dans la campagne par un soulèvement massif, survenu juste avant. Aujourd'hui, au contraire, le calme règne, ne poussant guère les candidats à s'y intéresser.
Par ailleurs, la banlieue est présentée aux Français comme une région étrangère, foyer de tout ce qui est contraire aux valeurs et traditions de leur société. Quant aux habitants des banlieues, ils ont l'impression que personne ne se souvient de leur existence tant qu'il n’y a pas d'émeutes. 

La droite n'a pas grand intérêt à se consacrer aux banlieues puisque leurs habitants votent majoritairement pour la gauche - en 2007, la candidate socialiste Ségolène Royal y avait remporté 75 % des suffrages. Partant de du constat inverse, les socialistes arrivent au même résultat : ils savent que, quoi qu’il arrive, ils seront majoritaires dans ces circonscriptions. Ils ne se sentent donc pas plus obligés de s'en préoccuper
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