vendredi 13 avril 2012

À quoi sert la rénovation urbaine ?


Un livre dirigé par Jacques Donzelot, une émission radiophonique très "bobo - bonne conscience" et un article de Renaud Epstein dans Médiapart mettent peu ou prou la politique de l'ANRU en cause.
(les mots soulignés sont des liens pour accéder aux documents)


Réactions :

Demander au PNRU (programme national de rénovation Urbaine) ce qu'il ne sait pas faire : changer la société, compenser le déficit de l'action globale de l'état, (r)établir des territorialités de développement social, c'est le meilleur moyen de le tuer !

Le débat devient très "parisien" faute de reconnaitre que ce formidable élan a permis de donner attention à des populations "oubliées" et captives, a instauré un outil étonnant et inconnu en France : le mode projet.

Quelques notes critiques :
  • Globalement il est absurde de faire le bilan en comparant la situation avant et après la RU, puisque la société à changé et que les quartiers ont évolués aussi. Evidement avec le stock de pauvre que le pays produit, il y aura toujours un symptome de relégation dans ces quartiers, ceux qui s'en "sortent" partant  également physiquement. Maintenant est ce une raison pour ne pas l'avoir fait ?
  • Le hold up du 1% c'est vrai, mais est ce une erreur ? Rappelons que même le Medef a soutenu sinon initié avec la CFDT la manoeuvre (en juin 2001 bien avant Borlo)
  • Le désengagement de l'état et la suite du hold up sur les organismes Hlm, c'est vrai aussi mais bien posterieur à Borlo et là évidement il y a accélération de la crise (diminution de l'entretien et abandon de la réhab aidée) : la solidarité des pauvres par eux même. Vrai programme politique réactionnaire à dénoncer clairement mais sans rapport avec le PNRU, on confond tout !
  • Sur la ségrégation, tout le monde savait que cela ne se jouerait pas en 5 ans, et qu'il fallait avant de retourner le processus, freiner la descente. Globalement c'est souvent fait. L'image y a été pour beaucoup mais chaque situation est différente. Généraliser le PNRU sur la connaissance, probablement superficielle, de quelques quartiers n'est pas honnête. Le mythe est toujours celui de la disparition des quartiers populaires alors que l'ambition c'est la transformation des lieux de relégation en quartiers populaires (on lira avec intérêt le bouquin  de Patrick Braouezec voir post plus bas)
  • Sur l'opposition entre politique de la ville et PNRU, elle est un peu artificiele car le plus souvent un plan de stratégie urbaine général, urbain large, a été mis en oeuvre. Et encore une fois 1°) qu'aurait été la situation sans le PNRU 2°) cela fait seulement 30 ans que les villes sont en capacité juridique de maitriser leur "fait urbain" et peu y arrivent réellement dans la pratique. Rien n'est instantané, l'exiger est stérile.
  • Bien sur la majorité aux manettes s'est servi de l'ANRU pour ses baronnies, mais l'autre majorité faisait de même. C'est la vie politique ! Ce n'est certes pas une raison pour continuer. Evidement certains quartiers auraient du être écartés du dispositif, tant mieux pour eux ! Cela condamne t'il l'ANRU ? on le savait depuis les origine, le découvrir maintenant est également stérile, mais dans quel but ?
  • La participation réelle des habitants : ça c'est vraiment le point le plus faible. C'est évidement très contre productif. Globalement ce n'est pas l'ANRU qui est en cause mais le plus souvent les élus locaux qui vivent dans la peur de la confrontation. Ceci est un vrai vrai problème mais qui dépasse largement le processus ANRU, il ne lui est pas lié. Au contraire nous remarquons souvent que c'est là que de nouvelles pratiques naissent, trop peu nombreuses mais faut il tuer le bébé parce qu'il n'est pas surdoué ?

Un article grand public mais révélateur de la schizofrénie ambiante

lundi 2 avril 2012

Grenoble Mistral conférence des acteurs de la rénovation urbaine

Le 16 mars 2012 une journée de conférence des acteurs de la rénovation urbaine du quartier Mistral à Grenoble.
La synthèse est ici
Le lien pour l'Ecole de la Renovation Urbaine est
Les actes sont en préparation, ceux des conférences précédentes sont déjà en ligne