lundi 31 décembre 2012

La pierre ou l'abbé Pierre, il faut choisir

A la recherche d'un Louis Gallois du logement | Slate

Un article vivifiant d'Éric le Boucher. Même sans être d'accord, il faut affirmer qu'on ne peut continuer ainsi à transformer l'habitat en outil de spéculations fiscales et à massacrer richesses et territoires

vendredi 28 décembre 2012

Le PNRU ne guérit toujours pas des écrouelles !

Un article du monde
La Cour des comptes dresse un bilan sévère de dix ans de rénovation urbaine

Ce n'est pas parce que l'on arrive pas à évaluer les résultats qu'il n'y en à pas ! À part cet aspect trop mis en valeur dans le titre, des points justement analysés. Certes l'interco est plus pertinente mais le maire est, lui, légitimement élu.
Etc...

le lien : http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/07/17/la-cour-des-comptes-dresse-un-bilan-severe-de-dix-ans-de-renovation-urbaine_1734538_823448.html#ens_id=845716&

L'éthique du projet pour notre agence (Urbitat+)


Fabriquer un projet urbain, qu'il soit en extension urbaine et, plus encore, en renouvellement n'est ni affaire d'esthétique ou de technique, ni d'économie mais de méthode.

Principes et attendus :


Le projet est coproduit avec la collectivité et son aménageur.



Les concepteurs ne travaillent ni pour leur égo ni pour affirmer une théorie mais pour participer à la mise en place du cadre de vie des futurs habitants. Les élus sont démocratiquement mandatés pour gérer la commune, ils sont donc seuls légitimes à décider. Ils portent le projet devant la population actuelle et à venir.
L'aménageur rend la mise en place du projet possible en faisant gestion de l'économie du projet, des temporalités et interface avec les opérateurs, promoteurs, bailleurs ou particuliers dont les intérêts sont structurellement différents.
La maitrise d'œuvre partage son savoir, son expérience et sa pratique pour fabriquer le projet.
Le projet est collectif et partagé. Le triangle des acteurs principaux permet de faire équilibre entre les aspirations, les projections et les réalités.

Ensemble les trois acteurs vont s'éclairer du savoir et du regard des partenaires (services des autres collectivités et de l'état, structures professionnelles etc.)


Le projet est public, donc débattu avec les habitants et les citoyens de la ville.



Chaque projet est une étape dans la progression collective d'une cité vers une ville plus paisible plus équilibrée et plus responsable. Aucun projet ne peut se faire sans l'adhésion d'un minimum d'habitants. Tout ne peut être partagé mais ce qui ne peut l'être doit être clairement annoncé comme tel. Le reste des problématiques doivent faire l'objet de débats et d'écoute.
C'est le rôle de la maitrise d'œuvre et de l'aménageur de "monter au créneau" laissant ainsi les élus (le maire) arbitrer en connaissance de cause.
Les techniques de concertation, désormais correctement rodées, permettent de provoquer des séances de travail constructives qui, le plus souvent, enrichissent le projet, lui donnent un caractère propre et des qualités supplémentaires.


Les programmes sont négociés avec les opérateurs.



L'urbanisme et l'aménagement sont une grande richesse indispensable mais inutile, ou peu efficiente, si la qualité architecturale, de l'usage, du statut et des prix ne sont pas au rendez vous. Il importe donc de rentrer en négociation avec ceux qui vont porter la fabrication de l'immobilier, promoteurs ou bailleurs et concepteurs, architectes. La question se pose différemment mais sur le même principe avec le particulier et son pavillonneur.
Expliquer le parti général de l'aménagement du quartier permet ensuite d'avancer ensemble et souplement vers la mise en place des "objets" construits tout en exploitant la créativité du maitre d'œuvre et de son maitre d'ouvrage.
Le cahier des charges aussi complet et illustré qu'il soit ne permet pas une cohérence aussi complète que le suivi - coordination des opérations.


Le temps est une des composantes du processus du projet



Les dix dernières années ont vu des changements considérables dans l'art de construire, des théories et des pratiques dans celui d'aménager l'espace, de le réaménager et de restructurer la ville. Il est très probable que les années suivantes verront également des évolutions lourdes, sociétales mais aussi énergétiques et économiques. Il importe que le projet soit ouvert à recevoir des opportunités et des évolutions tout en gardant sa propre cohérence et le lien avec les autres parties de la ville.
Ces principes ne sont pas qu'un phasage habile, des capacités de mutation à terme mais aussi en cours de processus : la mutabilité seule garante du facteur de durabilité


La qualité est question de travail et d'écoute, de conviction et de cohérence.



L'équipe sait, par expérience et pour partager avec les autres professionnels, combien l'esprit d'un projet se perd vite et combien les détails font dériver l'essentiel.
Les processus de production comme ceux du contrôle restent toujours contraints par les habitudes et des principes d'inamovibilité.
Aussi chaque objet technique fera l'objet de négociation, on ne peut innover sur l'ensemble en laissant chaque partie comme avant. Chaque responsable technique ne voyant que son "tuyau" attend que l'ensemble s'adapte, or c'est justement la pratique de superposition des marges et de séparation des fonctions qui ruine le processus et l'économie, sans compter l'espace.
Réseau viaire, assainissements, ramassage des ordures ménagères, accès privatifs, entretien des espaces, stationnement, chaque objet doit servir le projet. Sans aller jusqu'à expérimenter sur chaque il faut toujours obtenir l'exemplarité, ou s'en rapprocher. C'est possible mais cela ne peut se faire "comme d'habitude" il faut donc convaincre, donner des références et négocier, donc rencontrer chaque partie.

De même les futurs investisseurs, particuliers, institutionnels ou promoteurs, doivent mettre leurs attentes en ligne avec le projet : "rentrer dans le dessein".
Un simple dessin et un gros texte ne suffisent pas, la contrainte est certes utile mais si souvent stérile, que la force de conviction et le temps de partage permettent des résultats bien plus spectaculaires.

Tous ces éléments plaident, comme toutes les missions d'évaluation (PNRU et EcoQuartiers) pour un suivi continu et très présent. Il est évidement porté par les élus mais réalisé par l'aménageur et le maitre d'œuvre.

Encore une position sur l'évaluation de la politique de la ville.

Un blog sur le monde à lire.
Des envies d'aller plus loin en terme de stratégies et de cohérences des politiques. Voila qui est légitime, fera avancer le fonctionnement de la chose publique, et constructif.
La politique de la ville c'est le futur des hommes et de leur manière de vivre ensemble (ou pas ?)
La politique de la ville bute sur le manque de transports


https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=4314256574994970174#editor/target=post;postID=7607504427426971416

jeudi 20 décembre 2012

Cadrer le marché ça fonctionne.

Plutôt que la conformité aux pratiques c'est l'initiative - vigoureuse - qui est reconnue.
Cecile Duflot remet la Légion d’honneur à une maire Robin des bois du logement | Au centre, la banlieue

L'autonomie énergétique d'un bâtiment, modernité, économie et cohérence sociale

Une experimentation qui fera date.
L'autonomie pour la cohérence sociale et le respect de la planète. Plus qu'un concept, une tentative.
Les parties communes d’un HLM rendues énergétiquement autonomes - Bâtiment - LeMoniteur.fr Mobile

Pauvre jeunesse

Nous martyrisons notre jeunesse.
Un article du monde qui fait questions.

Pauvre jeunesse (2) : Du chewing-gum pour combler les dents cariées | Une Année en France
il est complété par http://crise.blog.lemonde.fr/2012/12/04/pauvre-jeunesse-1-le-monde-quon-leur-propose-nest-pas-terrible/

Le quartier comme milieu

Le réseau UrbiETArchi a réalisé pour le compte de l'USH un petit ouvrage qui sera, sous peu, disponible en version papier mais déjà lisible en pdf.
Le quartier comme milieu : approche systémique ou de la prise en compte des éléments végétaux dans le projet de renouvellement urbain.
Pour lire le document c'est ici

mercredi 21 novembre 2012

La rénovation urbaine et son ministre

L'idée de l'intercommunalité c'est bien mais on ne parle plus de projet mais de programme.
Triste .......
C'est dans le Moniteur et ça se lit ici

La crise du logement n'est pas prête de se calmer

Un entrefilet de Michel Mouillart toujours aussi percutant, dans le moniteur de la semaine.


Marchés publics : la folie économique !



Terminant une offre pour un marché public , je calcule : la préparation et la mise en forme de notre proposition a pris six bonnes journées avec déplacement de trois personnes.

L'offre est techniquement plafonnée à 150k€ soit, avec nos prix de journée (très raisonnables) environ 170 jours de travail. C'est déjà un beau marché !

Nous avons donc, pour concourir, utilisé plus de 3,5% de l'hypothétique gain pour l' offre.

Il semble que nous soyons 60 équipes à avoir répondu. Cela signifierait que nous aurions collectivement engagé plus de deux fois le montant prévu pour le travail afin de répondre à l' appel d'offre.

Conclusion, comme il faut encore faire le travail, soit les marchés publics coûtent trois fois leur prix, soit ils diminuent par trois les moyens de leurs prestataires. Probablement une bonne combinaison des deux phénomènes donc le prix explose et on détruit la machine productive.

Il eut fallu procéder en deux temps, appel de candidature avec choix de trois à quatre équipes puis propositions. Si, avec un tout petit peu de moyens, on avait voulu ressusciter les regrettés marchés de définition, le résultat aurait été considérablement plus riche et plus créatif pour la collectivité.

Rappelons que cette procédure a été abandonnée par la France au pretexte qu'elle était contraire aux règles européennes, mais que bien d'autres pays l'utilisent avec bonheur. Sans doute l'exception bureaucratique française !


Un marché précédent, pour une autre collectivité, s'est d'ailleurs vu annulé après examen, très tardif par la commission ad'hoc, pour "intérêt public" . Là soit le cahier des charges était mal rédigé (courant), soit les techniciens n'ont pas été suivis par les élus (également courant mais ils auraient du lire le cahier des charges avant de publier), soit les professionnels sont tous mauvais (voila qui est très rassurant pour les services mais parfois bien réel), soit ils sont tous des voleurs (questionnez l'URSSAF, vous verrez !).

Démocratie participative aux States

La banlieue souffre de la crise, évidement c'est la première victime.

On s'en serait douté mais le monde précise les choses
Les banlieues, premières victimes de la crise

Aménagement urbains pour la canicule

Voila que l'urbanisme responsable anticipe sur le réchauffement climatique.
Le dossier ne fait que s'ouvrir
A suivre avec un article du moniteurDes aménagement urbains pour contrer la canicule à Paris - Aménagement - LeMoniteur.fr

dimanche 4 novembre 2012

La rénovation urbaine avance tous azimuts mais survivra t'elle ?

Un bel article du Moniteur sur le FRARU La rénovation urbaine avance tous azimuts - Logement - LeMoniteur.fr Le ministre n'est pas venu, est ce un signe ?


On trouvera la feuille de route du ministre (ici) un peu étrange car, d'une part les projets sont englobés dans un ensemble (Une nouvelle génération de contrats) comportant la cohésion sociale, on s'en félicite, mais aussi  du droit commun, alors même que l'idée était de créer l'exceptionnel pour sortir ces quartiers de la difficulté grave dans laquelle ils sont. Très inquiétant en période de ceinture serrée, le droit commun sera l'économie et la lenteur de la mise en place sans la coordination transversale.
Par ailleurs le mot projet disparait au bénéfice de l'opération. Cela n'a rien à voir, une opération c'est abstrait, une ligne sur un budget, bref un "coup". Alors que le projet est partagé, il sous entend une suite, un mouvement collectif avec son adhésion (celle des habitants), une forme de débat et un portage complexe. Le mode projet aura été aussi révolutionnaire, dans la manière de conduire la réforme de l'action publique et collective sur des territoires, que les montant engagés.
Attention à ne pas transformer en action bureaucratique un élan qui pourtant fait l'unanimité des acteurs locaux, des élus, des professionnels et des habitants.

Evidement il y a bien quelques intellectuels, loin de l'action, qui trouvant que le PNRU, n'ayant pas supprimé la pauvreté, n'a pas rempli ses objectifs. On peut certes oublier la dignité d'être considérée par les autorités,  rendue, la transformation profonde des cadres de vie, la revalorisation radicale de territoires entiers, l'énergie des projets faits ensemble, les nouveaux futurs enfin possibles pour des centaines de quartiers auparavant relegués. Mais c'est gâcher une belle conquête collective et jouer avec le feu.

Le « Duflot » pour les nuls !

A peine arrivée .....  un nouvel outil de spéculation fiscale pour relancer le BTP ou un produit pour faire du logement "social" ?
Article renseigné du Moniteur
Le « Duflot » est-il un nouveau « Scellier » ? par Marc Gedoux - Logement - LeMoniteur.fr

Accessibilité : les contradictions de la réglementation

Serpent de mer et sujet à controverses sévères sur la diminution qualitative des espaces de vie, la réglementation sur l'accessibilité fait l'objet de travaux nouveaux et indéniablement sérieux, relayés par le Moniteur :
Accessibilité : un rapport dénonce les contradictions de la réglementation - Profession - LeMoniteur.fr

Dans l'immobilier, l'hiver s'annonce glacial

Un article du monde Dans l'immobilier, l'hiver s'annonce glacial
La prédiction est difficile mais on sait déjà que 2013 ne sera probablement pas simple.

lundi 1 octobre 2012

La ville positive : un concept simple

La ville positive : un concept simple pour permettre aux villes de restaurer l’environnement - Territoire - LeMoniteur.fr

Après les maisons bioclimatiques et les "écoquartiers" enfin la réflexion devient urbaine, l'échelle est alors la bonne. L'un n'exclut pas l'autre mais penser global pour agir local passe par la ville positive.

http://www.lemoniteur.fr/191-territoire/article/point-de-vue/769162-la-ville-positive-un-concept-simple-pour-permettre-aux-villes-de-restaurer-l-environnement?tool=print

Densifier les ZI

Entre 2000 et 2030, l’espace urbain mondial aura triplé

Entre 2000 et 2030, l’espace urbain mondial aura triplé
http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2012/09/23/entre-2000-et-2030-espace-urbain-mondial-geographie-biodiversite/#xtor=RSS-3208


A lire pour comprendre les modelisations

Silhouettes urbaines (de Strasbourg)


Petite note destinée à être versée comme participation personnelle à la réflexion collective et publique intitulée "Silhouettes urbaines" de la ville de Strasbourg.



Quelle est l'intention de la collectivité en lançant la question ?



Ouvrir la boite de pandore de la discussion sur la nature de la ville, car c'est bien de cela dont on parle, dénote, en politique, soit d'une naïveté coupable soit d'une recherche de fond. Evidement on sait que c'est bien de la seconde option qu'il s'agit.

La question de l'urbain est au centre de celle du "vivre ensemble" donc de la forme sociale. Le moteur de la ville : "Stadtluft macht frei" (Max Weber) a durablement été celui du gain à vivre ensemble. La sécurité, la proximité, la fabrication d'intelligences collectives ont été le propre de la ville tout comme l'accumulation de la richesse, le déploiement de l'autorité et la normalisation sociale. est ce encore le cas ?
Cette question est fondamentale pour qui veut réfléchir l'avenir de la société. Si l'on sait que la civilisation en cours est, et sera durablement, urbaine, la nature de son fonctionnement reste ouverte. Elle pourrait alors être carcérale, hyper-libérale, peut être libertaire et autogérée, ou encore différente mais en tous cas jamais identique à ce que nous connaissons. Faisons donc attention à ne pas projeter la part de nostalgie qui habite nos aspirations.

Pour une ville, pour ses élus, il est important de savoir de quoi, collectivement, les habitants rêvent, ce qu'ils souhaitent, ou projettent. Tout cela peut déboucher sur une modification de la communication et du "looking" des opérations mais aussi sur l'évaluation des sujets propres à expérimentation. A Strasbourg, l'affaire n'est ni mince ni gagnée. Très conservateur, l'esprit du lieu est également parfaitement pragmatique. Même si dans l'esprit jacobin la population attend tout de la collectivité mais s'organise aussi localement et se prend en charge dans des organisations certes pas totalement spontanées mais efficientes. Les puissantes associations de cyclistes, le mouvement de fleurissement spontané des espaces viaires, la montée de l'autopromotion, malgré les freins puissants, témoignent de cette capacité à faire.
La question a laquelle il faut répondre n'est surtout pas le catalogue de bonnes idées qu'il faudra décliner à chaque occasion pour "faire bien". Mais, au contraire, les pistes parmi lesquelles il faut expérimenter, évaluer, transiger, débattre : bref là où il faut prendre des risques et bousculer les précautions. Bien sur ce dispositif n'est viable que tant que la piste d'expérimentation n'est pas généralisée en recettes puis en norme (une maladie si française).

Sur quoi expérimenter :
§  Densité, mixité à l'ilot, micro-mobilité : c'est en cours sur Danube, continuons mais évaluons aussi dès que possible
§  Habitats participatifs et coopération des habitants : là aussi c'est parti
§  Augmentation de la mixité sociale et production raisonnable de locatifs sociaux : pareil, c'est dans l'impressionnant processus d'acélération en cours, d'ici 3 à 4 ans nous pourrons évaluer, en attendant maintenons le cap
§  Trame verte et bleue urbaine : il y des acquis mais il reste à la déployer en participations locales et en autogestion productive (agriculture urbaine, co gestion d'espaces verts collectifs) micro-verdissement. Il faut ouvrir des pistes sur la place des faunes urbaines (animales) pour l'usage (cheval) ou pour l'agrément
§  Commercialités différentes (lieu d'échanges, commerces de proximité abordables etc..) pour anticiper la disparition, ou l'accélérer, des casernes marchandes de la périphérie. Vrai sujet, très rude, nécessitant l'adhésion de la population pour changer le jeu commercial mais prometteur en aménités comme en citoyennetés
§  Modalités d'intégration, meilleure, des étudiants (si nombreux) dans la vie économique, culturelle de la ville. La question de leurs logements et des acteurs de leur accueil, pour l'instant essentiellement bureaucratique ou hyper libéral insuffisamment traité.
§  La reconquête des habitats en déshérence : plus de 10 000 logements vacants à Strasbourg, c'est un gâchis monstre et une perte densité sociale nuisible à la vie et à l'animation. Le sujet est difficile mais incontournable
§  La juxtaposition des fonctions urbaines (la vraie solution au zoning) n'est pas résolue. Il est, par exemple, quasiment impossible de superposer commerces, bureaux et logements, et pourtant ….. La zone du Wacken a été reportée, sera t'elle plus mixte fonctionnellement ?
§  La réversibilité des espaces urbains de services, par exemple la conversion d'un parking auto en marché le samedi, l'utilisation des locaux scolaires pendant les vacances, la valorisation temporaire des friches etc…
§  …….
Expérimentons sagement, c'est à dire avec audace, et détermination en sachant que nous pouvons nous tromper mais que si nous n'essayons pas nous ne le saurons jamais.



Silhouette



Le nom choisi pour l'atelier n'est pas anodin. Au delà des barbarismes administratifs habituels il évoque des choses fortes :
§  Le skyline tellement spécifique à Strasbourg : la cathédrale qui fait pivot, mais ses 142m sont toujours les mêmes alors que le périmètre a décuplé. Faut il conserver un symbole religieux, certes superbe, pour une ville laïque et républicaine (débat ?) Si c'est pour faire une tour Orange, Bouygues ou Ibm ce n'est pas la peine ……. Est ce vraiment l'enjeu ?
§  La silhouette et le point haut soulignent le centre de la ville médiévale. Mais est vraiment logique ? N'allons nous pas vers Strasbourg sur le Rhin ? La limite n'est elle pas redevenue le lieu d'articulation ? Dans ce cas il faut une ponctuation propre à la rive. Ponctuation publique sans aucun doute et marquée par un usage représentatif de l'ambition et des valeurs partagées : pas un bureau de poste mais un opéra ou un centre Pompidou, ou une université (on l'a) ou le parlement européen (c'est fait)
§  La silhouette c'est aussi celle de la ville quotidienne. Strasbourg est marquée par la structure médiévale et la ville allemande, et pourtant nous produisons soit des objets généralement dissociés et plus bas (la Robertsau en regorge), donc de moindre intensité urbaine, soit des clones Haussmanniens sans les matériaux, ni la règle ni la cohérence (le Brutehof). Une nouvelle tentative articulée autour de l'hyperproximité est tentée à Danube, sommes nous prêts à la décliner, à tenter d'autres pistes ? Autour de quelles valeurs urbaines allons nous construire les futurs projets vers le Rhin ?
§  La silhouette de la ville concerne également au delà du strict centre. La ville c'est l'agglomération, même si administrativement on en est pas encore là. Pour l'instant les centres anciens des communes de l'ancienne périphérie jouent le rôle de centralités secondaires mais cela sera t'il suffisant ? Sur Schilig et Biescheim c'est clair comme à Illkirch mais quid de l'ouest de l'autoroute ? où sont les pôles secondaires ?
§  Et enfin, si la forme urbaine du faubourg est très attachante, ne sommes nous pas en train de transformer en banlieue tous ces interstices qui faisaient séparations ? Les transformer en non lieux, c'est à dire sans lien entre eux, sans caractère : une sorte d'immense soupe qui s'étale. Si précédemment la structure de la ville était imposée par les obligations militaires et le contexte physique, métamorphosée par la destruction violente (bombardements, incendie etc.) désormais quel est le moteur qui transforme la ville ? D'évidence le profit immobilier a pris le pas sur la logique marchande, celle ci étant désormais en périphérie et sur le net. La spéculation foncière est bien plus fructueuse que le remodelage urbain, la restructuration, réhabilitation des immeubles et des lieux en mutations. Et pourtant, le développement durable comme l'efficacité économique attendent d'autres voies.



Les questions issues du consensus et la gestion des complexités urbaines



Un nombre certains de points de consensus vont se dégager des débats (d'après les comptes rendus, c'est déjà le cas). C'est un acquis important et un vigoureux encouragement pour les élus à précéder ou suivre ces pistes. Cependant, suivant Esope, il convient de prévoir les pondérations et les conditions de la vertu des ces principes. Ainsi, si l'industrialisation du bâtiment a été une excellente avancée, la fabrication de trop peu de modèles en a fait une catastrophe, de même l'automobile a été un instrument de libéralisation et de démocratisation du transport mais désormais non seulement contribue à menacer la planète mais aussi tue nos villes. La création du supermarché a débouché sur l'hyper etc… Les quartiers dits "éco" auront, pour certains d'entre eux, le même avenir que les ZUP.
Tentons, non pas d'être prophète, mais de prévoir les éléments d'équilibre pour la mise en place des pistes de progrès. Cherchons :
§  Les conditions de la bonne densification
§  Les modalités de l'évolution urbaine en matière de transport des personnes
§  Les limites de la participation des habitants
§  Les niveaux de la mixité sociale dans la ville et ses modalités de mise en place
§  L'équilibre entre la "finitude" de nos espaces publics et leur adaptabilité à des usages encore in-inventés.
§  Les conditions de coexistence entre piétons et cyclistes, entre résidents et transitaires dans les ilots, dans les quartiers, au centre ville
§  Le meilleur équilibre entre l'intervention publique, les initiatives citoyennes et le marché dans la gestion des espaces publics, dans l'investissement immobilier, dans la propriété foncière.
Il ne s'agit pas de faire la révolution mais de préparer la mutation que la ville, et les habitants, sont prêts à assumer. Les théoriciens n'ont jamais autant écrit sur ces choses, depuis toutes les disciplines (sociologie, économie, architecture, géographie, philosophie, ingénierie) et depuis toutes les positions doctrinaires ou techniques. Ces éléments sont intéressants à détailler et à confronter, voire indispensables à connaître, mais totalement insuffisants, éventuellement dangereux, à utiliser sans débat et sans contre pouvoir. Les écrits du Corbusier ainsi, mal lus et mal interprétés, ont fait support à l'urbanisme d'"open-planing" que nous payons durement depuis 4 décennies.


A suivre …

jeudi 16 août 2012

"Bilan de la Rénovation urbaine"

Le titre est plus brutal que l'article. La Cour des comptes dresse un bilan sévère de dix ans de rénovation urbaine


Commentaires :
Il faut savoir ce que l'on veut :

  • soit les quartiers (ou les Hlm, mais ce n'est pas pareil) sont destinés à accueillir les populations les moins riches de notre pays, quartiers populaires, et dans ce cas le succès de l'action publique ne se mesure pas au "stock de pauvres" qui y résident mais à la capacité d'en sortir,
  • soit le but recherché est de faire monter le quartier et sa population "en gamme" et de gentrifier le site, dans ce cas il faut proposer d'autres alternatives sociales et des lieux de résidences pour les ménages (très) peu fortunés.
Il est probable que l'on recherche les deux, dans une volonté de banaliser l'image, le vécu et la gestion du quartier dans la ville mais alors il faut mesurer les écarts types locaux avant et après, tout en sachant que les évolutions sont plus lentes que les travaux.


Accessoirement, alors que notre société développe activement la pauvreté, il apparait illusoire ou schizophrène de ne compter que l'évolution de la pauvreté, qui plus est de manière statique et non relative dans le temps.

Cela étant, l'article laisse présager une approche plus objective et moins "à charge" que celle de Mr Epstein.

La Cour des comptes dresse un bilan sévère de dix ans de rénovation urbaine

mardi 14 août 2012

Un écoquartier pour un urbanisme goinfre en surface et une succession d'objets

Il est probable qu'avec 10 logements à l'hectare, soit moitié moins qu'un lotissement classique, les maisons performantes thermiquement participent à gâcher le paysage avec un urbanisme de cimetière américain et à détruire des zones agricoles ou naturelles.
A voir sur site mais l'enfer est aussi dans l'oubli du global !

Un particulier devient maître d’ouvrage d’un éco-quartier - Aménagement - LeMoniteur.fr

Le "passiv haus" avance et enfin le calcul se fait en énergie primaire

Un immeuble nancéien prouve que « le passif c’est cher mais ça marche » - Bâtiment - LeMoniteur.fr

L'environnement pour les habitants

Un texte prometteur en préparation pour que le développement durable certes déjà porté par  des militants, des élus et des techniciens le soit enfin par la population et les citoyens.
Evidement cela va aussi dériver vers des réactions malsaines mais la foi en l'homme et en l'intelligence collective est le seul pari tenable.

Le Code de l’environnement va renforcer la participation du public - Journal de l'environnement

Un travail de définition de la ville durable.

Enfin une position qui définit la ville comme sujet de durabilité, et non plus les objets que sont les immeubles ou même le quartier.
Le développement durable devient doucement une reflexion de stratégie urbaine en lieu et place de démonstrations certes militantes mais toujours exceptionnelles et peu motrices de changements de mode de vie.
Qu’est-ce qu’une ville durable ?

lundi 6 août 2012

Signe de temps immobiliers troublés et de perte des grands invariants : où sont les "zinzins" ?

La haine du potelet, symbole d'abandon de tout espoir de civisme

Pratique innovante

Les sénateurs PCF proposent une « Agence nationale foncière pour le logement » - Logement - LeMoniteur.fr

Un principe imparable, des mesures efficaces et pragmatiques, une pratique déjà ancienne bien qu'oubliée, sans doute pour des raisons dogmatiques.
Les sénateurs PCF proposent une « Agence nationale foncière pour le logement » - Logement - LeMoniteur.fr

Opportunités ??

Démarche BIMBY

Une idée intéressante et un colloque prometteur :
Urbanisme durable - La démarche BIMBY (Build In My BackYard)

samedi 2 juin 2012

Agence IMB à Bilbao

La ville de Bilbao est riche de prodiges architecturaux, et de quelques gesticulations, mais il faut voir et apprécier les très brillantes réalisations de l'Agence IMB.
L'église du quartier Mirribel, l'extension de la bibliothèque de la Députation, l'extension de la mairie.
Merci au centre culturel Français de nous l'avoir signalé.

vendredi 13 avril 2012

À quoi sert la rénovation urbaine ?


Un livre dirigé par Jacques Donzelot, une émission radiophonique très "bobo - bonne conscience" et un article de Renaud Epstein dans Médiapart mettent peu ou prou la politique de l'ANRU en cause.
(les mots soulignés sont des liens pour accéder aux documents)


Réactions :

Demander au PNRU (programme national de rénovation Urbaine) ce qu'il ne sait pas faire : changer la société, compenser le déficit de l'action globale de l'état, (r)établir des territorialités de développement social, c'est le meilleur moyen de le tuer !

Le débat devient très "parisien" faute de reconnaitre que ce formidable élan a permis de donner attention à des populations "oubliées" et captives, a instauré un outil étonnant et inconnu en France : le mode projet.

Quelques notes critiques :
  • Globalement il est absurde de faire le bilan en comparant la situation avant et après la RU, puisque la société à changé et que les quartiers ont évolués aussi. Evidement avec le stock de pauvre que le pays produit, il y aura toujours un symptome de relégation dans ces quartiers, ceux qui s'en "sortent" partant  également physiquement. Maintenant est ce une raison pour ne pas l'avoir fait ?
  • Le hold up du 1% c'est vrai, mais est ce une erreur ? Rappelons que même le Medef a soutenu sinon initié avec la CFDT la manoeuvre (en juin 2001 bien avant Borlo)
  • Le désengagement de l'état et la suite du hold up sur les organismes Hlm, c'est vrai aussi mais bien posterieur à Borlo et là évidement il y a accélération de la crise (diminution de l'entretien et abandon de la réhab aidée) : la solidarité des pauvres par eux même. Vrai programme politique réactionnaire à dénoncer clairement mais sans rapport avec le PNRU, on confond tout !
  • Sur la ségrégation, tout le monde savait que cela ne se jouerait pas en 5 ans, et qu'il fallait avant de retourner le processus, freiner la descente. Globalement c'est souvent fait. L'image y a été pour beaucoup mais chaque situation est différente. Généraliser le PNRU sur la connaissance, probablement superficielle, de quelques quartiers n'est pas honnête. Le mythe est toujours celui de la disparition des quartiers populaires alors que l'ambition c'est la transformation des lieux de relégation en quartiers populaires (on lira avec intérêt le bouquin  de Patrick Braouezec voir post plus bas)
  • Sur l'opposition entre politique de la ville et PNRU, elle est un peu artificiele car le plus souvent un plan de stratégie urbaine général, urbain large, a été mis en oeuvre. Et encore une fois 1°) qu'aurait été la situation sans le PNRU 2°) cela fait seulement 30 ans que les villes sont en capacité juridique de maitriser leur "fait urbain" et peu y arrivent réellement dans la pratique. Rien n'est instantané, l'exiger est stérile.
  • Bien sur la majorité aux manettes s'est servi de l'ANRU pour ses baronnies, mais l'autre majorité faisait de même. C'est la vie politique ! Ce n'est certes pas une raison pour continuer. Evidement certains quartiers auraient du être écartés du dispositif, tant mieux pour eux ! Cela condamne t'il l'ANRU ? on le savait depuis les origine, le découvrir maintenant est également stérile, mais dans quel but ?
  • La participation réelle des habitants : ça c'est vraiment le point le plus faible. C'est évidement très contre productif. Globalement ce n'est pas l'ANRU qui est en cause mais le plus souvent les élus locaux qui vivent dans la peur de la confrontation. Ceci est un vrai vrai problème mais qui dépasse largement le processus ANRU, il ne lui est pas lié. Au contraire nous remarquons souvent que c'est là que de nouvelles pratiques naissent, trop peu nombreuses mais faut il tuer le bébé parce qu'il n'est pas surdoué ?

Un article grand public mais révélateur de la schizofrénie ambiante

lundi 2 avril 2012

Grenoble Mistral conférence des acteurs de la rénovation urbaine

Le 16 mars 2012 une journée de conférence des acteurs de la rénovation urbaine du quartier Mistral à Grenoble.
La synthèse est ici
Le lien pour l'Ecole de la Renovation Urbaine est
Les actes sont en préparation, ceux des conférences précédentes sont déjà en ligne

vendredi 30 mars 2012

Ville et commerce, quel rapport

Penser le commerce en ville, un chantier inachevé.



L'objet de cette note est de participer, par addition avec d'autres à la fabrication d'un canevas d'entretien pour réaliser un ouvrage sur la commercialité et la ville.

Public – privé :

Éminemment privé dans son fonctionnement, voire pour ses acteurs indépendantiste et ultra libéral, le commerce est d'intérêt public. En effet, que serait l'espace public sans "l'animation" des commerces, que serait notre vie quotidienne, pourtant le libre échange est désormais unanimement reconnu comme un facteur de la vie économique à encadrer, au mieux, ou à libérer, au plus radical.
A question de la destination des espaces de rez de chaussée, comme les angles de rue, les centres commerciaux de quartier, ne peuvent désintéresser les élus.
Le lien fort entre l'espace public, collectif, et les actions qui conduisent les pratiquants de cet espace à le franchir est indéniable. Et il n'est pas envisageable d'adosser la pratique des espaces publics, qui font société, uniquement sur des activités de service public, au demeurant en régression. L'école, l'hôpital, la mairie, le commissariat, l'hôtel des impôts pour asseoir une place, sans doute mais aussi le bistrot, la boulangerie, l'auto école et le teinturier.

L'action publique est la seule capable de durer dans le temps et de rétablir des équilibres entre territoires et pourtant. Si elle est destinée à servir aux populations, elle aidera en réalité des initiatives privées. Cela pose, semble t'il problème. Les considérables moyens mis en œuvre récemment pour sauver le secteur bancaire, vont ils changer la donne ?

Et pourtant il n'y a pas vraiment de filière de régulation.
Si l'on veut plus une ville passante, qu'une ville "franchisée" il faudra la préserver, la refaire et la soutenir.

La gestion des espaces voués au commerce est un métier :

La gestion des lieux de commerce est finalement peu maitrisée, si l'on excepte le droit de préemption. Majoritairement en propriété individuelle, les pieds d'immeubles qui servent de cadre aux commerces traditionnels, font office de caisse de retraite pour les exploitants qui vendront, le foncier (ou la charge correspondante), la partie immeuble et éventuellement le fond. Finalement une situation identique à celle des agriculteurs, il y a 20 ans. Ce système basé sur la transmission familiale, est il le meilleur dans un monde de mutations permanente ?
Face à lui, des foncières mutualisent les couts et les amortissements, mais privatisent la fonction urbaine, en la séparant du sol, du contexte et des fonctions non marchandes, voire des activités marchandes non commerciales (bureaux, services à la personne) et évidemment de l'habitat.

Faire rentrer ces lieux dans la banalité de gestion immobilière serait pourtant une voie d'échec, la pratique des bailleurs Hlm en est l'illustration, les surfaces de rdc vides, se remplissent bien mieux lorsqu'elles sont gérées par des opérateurs externes ou des filiales spécifiques.

La proximité et l'éloignement : un seul cadre mais des usages différents et des surfaces variées

Il est probablement indispensable de segmenter les activités de commerce, services ou distributions. Les uns nécessitants proximité ou centralisation de l'accès téléphonique, les autres stocks et lieux de vente plus ou moins importants. Il est probablement trop tôt pour traiter des deux, aussi centrerons nous la distribution.

Deux questions se croisent pour imaginer le commerce de distribution de demain : le lieu et la taille.
La stratégie d'entreprise par simultanément diminution des marges et augmentation des chiffres, obligeait à la mise en place de surfaces de plus en plus grandes. Ce faisant, la "grande" distribution migrait en périphérie et se rendait dépendante d'un mode de transport, le véhicule individuel. Accessoirement ce mode de commerce devenait une sorte de loisir par la consommation (la sortie de la semaine à l'hyper) et poussait les ménages à l'accroissement de la consommation individuelle et l'accumulation d'objets.

Parallèlement, mais bien postérieurement, le début de recentrage du budget des ménages vers les services (voyages, dépendances, etc.), l'apparition des principes de "frugalité" encore peu répandus mais "altermondialistes" et bien évidemment, la réduction drastique du pouvoir d'achat d'une partie grandissante de la population poussent à la remise en cause du phénomène zone commerciale + hyper marché.

Deux éléments complémentaires pointent également dans la balance des arbitrages : le cout des carburants, donc des déplacements inhérents liés à l'accès aux "zones" dédiées, renforcer par le cout en temps et la conscience de l'inflation des achats liés à ce mode de consommation. Enfin la capacité d'acheter, au meilleur prix, dans le meilleur confort, certes sans voir réellement mais avec le conseil "avisés" des autres consommateurs (une nouvelle communauté ?) sur internet.

L'urbaniste se réjouira de l'arrêt des zones commerciales dédiées, car elles mettent en place une segmentation de l'espace peu propice à la sureté urbaine, à l'optimisation des sols et surtout cassant des dispositifs qui autrefois faisaient société. L'engagement eco-responsable suivra le même cheminement d'autant plus facilement que ces zones occupent généralement des terres agricoles de valeur et souvent plates et accessibles.

Il y a fort à parier que les deux dispositifs vont coexister et peut être même se combiner. Restent néanmoins quelques obligations essentielles pour accélérer l'alternative, ce qui se justifie par la survie des centres villes, l'optimisation des circulations de personnes et de biens et la mixité des fonctions, sociologiquement facteur de désenclavements. La première condition consiste à situer, rendre possible, optimiser économiquement l'implantation de petites et moyennes surfaces alimentaires et/ou généralistes dans des lieux variés mais visibles et multi accessibles. Le second à trouver des systèmes de portages et de mutations des lieux dédiés de toute taille, afin d'alléger la charge de l'immobilier sur l'activité et de faciliter les évolutions. Enfin, avec le vieillissement de la population mais aussi des choix de vie différents organiser une logistique urbaine de distribution, sous forme de livraisons, de conciergeries de quartier ou d'immeuble en milieu urbain mais aussi de sites multifonctionnels en cadre rural ou périphérique (lotissements). Notons au passage que cela permettrait au service de la poste une reconversion potentielle qui ne saurait être uniquement un apport d'activité mais une mutation radicale de ses activités et la mise en place d'un vrai service public combiné à d'autres activités. Les créations d'emplois seraient sans doute importantes, le bénéfice en transport également. A creuser et expérimenter …….

Il est évident, dans le cadre urbain, que si la métropolisation s'accélère en forme concentrique par gravité naturelle l'hyper centre va voir sa valeur patrimoniale augmenter, sa spécialisation également. La segmentation des lieux de vie des populations aura précédé une vraie division fonctionnelle de l'espace, la commercialité ne fera que renforcer les dispositifs de cantonnements, donc d'exclusion, des territoires. La situation n'aura ainsi quasiment pas changé dans son principe et ses effets.
C'est donc simultanément un développement urbain resserré et en pétales, qu'il faut promouvoir. Ce développement polycentrique, seul permettra la fabrication ou le maintien des entités de centralités de proximité et à l'échelle du mode de déplacement naturel de la population (la marche). La question de la polycentralité reste celle des multiplications. En clair, s'il y a 40 centres secondaires à une agglomération, il n'y en aura aucun. S'il y en a trois, ils vivront et pourraient se décliner en pole tertiaires, d'hyper proximité. Cela doit être débattu et clairement acté, rendu public et durable, afin que les acteurs puissent, avec les bons outils (cf plus haut) s'engager et investir leur travail.


A suivre …..




mercredi 28 mars 2012

La ville par le vide

Un livre poétique et ouvrant un regard nouveau sur l'urbain de Serge Renaudie.
Il se trouve

Des gestes vides de sens.

Un excellent article de Vittorio Magnago Lampugnani dans AA.
Même si la totalité du propos ne peut être partagé, la lecture est vivifiante et saine.
C'est ici

dimanche 25 mars 2012

Mais où va la ville populaire ?

A lire absolument l'ouvrage de Patrick Braouezec en entretien avec Jean Viard.

Les territoires pour les hommes, avis de pensée urbaine pour hommes publiques et responsables de la marche des hommes.



Mais où va la ville populaire ? [Broché] Patrick Braouezec (Auteur), Jean Viard (Interviewer), Franck Vallérugo (Préface) Prix conseillé : EUR 12,00
isbn 0782815904575

dimanche 18 mars 2012

La politique de la ville n'a plus la cote


Banlieues : la politique de la ville n'a plus la cote


LE MONDE |  • Mis à jour le 
Par Sylvia Zappi


Dans le quartier du plateau des Malassis à Bagnolet en Seine-Saint-Denis, un immeuble de 36 logements réalisé par l'architecte Edith Girard.

La banlieue semblait avoir disparu des radars politiques. A moins de quarante jours du premier tour, Nicolas Sarkozy et François Hollande tentent de serattraper par une double visite thématique, vendredi 16 mars. Le premier se rend à Meaux (Seine-et-Marne) pour parler rénovation urbaine, quand le second se déplace dans le quartier de la Meinau à Strasbourg pour y tenir un discours sur lapolitique de la ville. Un rattrapage qui a du mal à masquer ce point aveugle de la campagne que sont devenus les quartiers populaires.
La présidentielle de 2007 avait vu pour la première fois les banlieues surgir dans l'agenda politique. Les émeutes, deux ans plus tôt, avaient rappelé brutalement l'existence de ces quartiers relégués. Nicolas Sarkozy promettait de les "nettoyer"pour répondre à la demande de sécurité. Ségolène Royal, candidate socialiste, avait senti le vent et, ne cessant de vanter "la formidable énergie" des habitants des quartiers, réussissait à redonner une assise électorale à un PS qui en manquait fortement hors des centres-villes.
"UN SUJET À RISQUES POUR LA GAUCHE"
Cinq ans plus tard, le panorama a changé. Peu de campagnes civiques pourinciter à l'inscription sur les listes électorales, peu de visites mettant en scène les candidats "à-la-rencontre-des-habitants-des-quartiers" et, surtout, pas ou peu de propositions spécifiques pour les banlieues. "Les politiques ont le sentiment aujourd'hui que moins on en parle, mieux ils se portent", remarque Didier Lapeyronie, professeur de sociologie à Paris-IV. A ses yeux, Nicolas Sarkozy n'a pas intérêt à s'y rendre par peur d'un accueil trop agité. "Pour proposer quoi, après toutes ses promesses et ses rodomontades ?", s'interroge ce spécialiste des banlieues. Quant au PS, "ses ténors n'y vont pas car ils ont peur que cela ne leur coûte des voix", tranche-t-il.
Un avis sévère partagé par Jacques Donzelot, sociologue de l'urbain. "C'est un sujet à risques pour la gauche. Dans le climat d'angoisse lié à la crise, toute sollicitude marquée à l'égard des quartiers est perçue comme une attention particulière en direction des immigrés et cela fait perdre des voix."
"Les immigrés, les quartiers, sont dans la campagne avec les discours anti-immigrés de Sarkozy. C'est même devenu une question de démarcation avec la gauche. Le problème c'est que la gauche n'en parle pas", renchérit Vincent Tiberj, chercheur au Centre d'études européennes de Sciences Po.
La gauche, représentante légitime des défavorisés, aurait déserté. "Dans les années 1980, la gauche était moteur sur cette question. On sent un essoufflement des politiques nationaux comme des élus locaux", raconte Maguy Bacqué, professeure d'urbanisme à l'université Paris-Ouest - Nanterre. Cette déconnexion aurait deux sources majeures. La première, sociologique : la gauche a peu de militants dans les quartiers. "Le PS y a perdu son ancrage et ses relais", remarque Rémi Lefevre, professeur de sciences politiques à l'université Lille-II. Avec son déclin électoral, le PCF n'y est plus guère non plus.
La seconde relève du bilan de la politique de la ville : depuis trente ans, les ministres comme les élus locaux tentent de répondre à la crise des banlieues par la rénovation de l'habitat et l'amélioration du tissu urbain. "Cela n'a pas résolu les problèmes premiers qui sont d'abord ceux du chômage et de la précarité", indique Mme Bacqué.
"UNE POLITIQUE TOTALEMENT CONSENSUELLE ET QUI, POURTANT, A ÉCHOUÉ DANS SON OBJECTIF DE MIXITÉ SOCIALE"
Pour beaucoup de spécialistes, la politique de la ville a servi de "cache-sexe"."Elle ne résout pas les problèmes sociaux mais elle rassure les élus car tout le monde a l'impression de "faire quelque chose" avec des réalisations visibles", souligne le sociologue Renaud Epstein. Mais le seul vrai succès de cette rénovation urbaine, à ses yeux, est "d'avoir fait sortir la question des banlieues du débat public" : "Comment la gauche peut-elle critiquer une politique que ses maires mettent en oeuvre ?" Le jugement est partagé par Jacques Donzelot : "C'est une politique totalement consensuelle et qui, pourtant, a échoué dans son objectif de mixité sociale et de mieux vivre."
A l'instar de l'association Ville et banlieue (lire ses propositions), le PS ne jure plus que par un mot, "les territoires délaissés", qui englobe les communes rurales pauvres. M. Hollande affiche désormais un objectif, le "droit commun", pour désigner son approche des quartiers. Il faudrait donc décliner, comme dans d'autres territoires, les politiques publiques de logement, d'éducation ou d'accès aux services publics pour résoudre l'exclusion territoriale.
"La politique spécifique de la banlieue l'exclut du droit commun, et ce n'est pasrendre service à ses habitants, assène Marianne Louis, responsable de la politique de la ville auprès du candidat socialiste. Quand on parle maintien de La Poste, quelle différence entre Evry ou une ville pauvre comme Trélazé dans le Maine-et-Loire ?"
Le tournant ne convainc pas les spécialistes ni les associations. "C'est un non-sens absolu car les questions de ségrégation, d'inégalité des chances selon l'endroit où on habite, disparaissent", s'étonne M. Donzelot. "Le PS démontre encore qu'il n'a pas su se saisir des problématiques de reconnaissance des minorités et de lutte contre les discriminations", conclut M. Epstein. Et pourtant, l'enjeu est réel, rappelle M. Tiberj : "Il y a dans ces quartiers un électorat au moins autant aligné sur la gauche que les artisans et commerçants sont à droite."

Rénovation urbaine : 45 milliards investis
Le projet. La rénovation urbaine, lancée en 2003 par Jean-Louis Borloo, alors ministre délégué à la Ville, ambitionne de rénover 490 quartiers sur la période 2004-2013. A ce jour, 395 quartiers ont fait l'objet d'une convention et une centaine de chantiers sont terminés.
Financement. 45 milliards d'euros, dont 30 déjà engagés, seront investis, selon l'Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU). 12,3 milliards proviennent des subventions de l'ANRU. Depuis deux ans, l'Etat ne parvient plus à la financer et fait peser sur Action Logement (l'ex-1 % logement) et les bailleurs sociaux la part qu'il est censé verser à l'agence.