jeudi 3 février 2011

Le mirage d'une « France de propriétaires »

A Langouët, la classe moyenne achète des maisons écologiques de qualité
Le mirage d'une « France de propriétaires »
Article paru dans l'édition duMonde du 02.02.11




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A FONDATION ABBÉ PIERRE a présenté, mardi 1er février, son 16e rapport sur le mal-logement. Si l'association rappelle une fois de plus que 3,6 millions de personnes en France sont mal logées ou sans abri, elle dénonce aussi cette année la « France de propriétaires » défendue par Nicolas Sarkozy.
Les ménages modestes et les classes moyennes, ceux qui gagnent entre 1,5 et 3 smic, sont de moins en moins nombreux à obtenir ce statut. Selon la Fondation, « ils représentaient 45 % des acquéreurs de résidences principales en 2003, à peine plus de 30 % cinq ans plus tard ». Une inégalité d'accès niée par les politiques, qui « pour les ménages les plus modestes inventent des leurres ou des substituts à l'accession sociale à la propriété », écrit l'association.
Lancée en 2005, la « maison à 100 000 euros » de Jean-Louis Borloo a été un fiasco. Le dernier pointage connu donnait 800 maisons construites, pour un coût moyen de 120 000 euros, loin de l'objectif initial de 30 000 par an.
Contribuables les plus aisés
Le bilan de la maison pour « 15 euros par jour », inventée par Christine Boutin, qui a succédé à Jean-Louis Borloo au logement, est difficile à faire. Ce dispositif reposait sur le Pass Foncier, un outil qui permettait un remboursement en deux temps (le bâti puis le terrain). Selon le secrétariat au logement actuel, 30 000 Pass Foncier ont bien été souscrits, ce qui correspond aux annonces, mais il est impossible de savoir combien d'entre eux a réellement permis l'achat d'une maison à 15 euros par jour.
Enfin, le prêt à taux zéro (PTZ +), accessible à tous les primo-accédants depuis le 1er janvier 2010, devrait profiter aux plus riches. Selon des projections du gouvernement, analysées par la Fondation Abbé Pierre, en 2009, avant la réforme du dispositif, 56 % des bénéficiaires d'un prêt à taux zéro étaient des ménages à revenus modestes, ils ne seraient plus que 10 % en 2011. En revanche, à cette même date, 55 % des contribuables les plus aisés en profiteraient.
Catherine Rollot

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