mardi 20 septembre 2011

Le sujet de la transformation urbaine.

Notre société a vécu dans les 30 dernières années plusieurs dispositifs de recréation de la ville.
·       La rénovation urbaine, au sens initial, du terme : le principe de tabula rasa appliqué aux quartiers anciens souvent habités par des pauvres. Le principe en est simple : l'application des standards urbains de l'époque, zoning donc non mixité fonctionnelle, urbanisme de dalle donc impossibilité de gestion ultérieure et confusion des statuts, segmentation des populations. Cette politique a été stoppée, plus pour des raisons "romantiques" de protection du patrimoine urbain (loi Malraux) que réellement sociale.
·       La réhabilitation qui est initialement un mot de langue de bois pour dire rattrapage d'entretien et remise à niveau qualitatif (ou au moins thermique) des bâtiments. La déclinaison de ce sympathique concept orienté sur la valorisation et la réparation sociale, s'est déclinée dans les HVS, DSQ, et GPV, produits de la politique de la ville. Déjà en accord avec une ville plus organique dans son dispositif d'action, la réhabilitation rassemble des potentiels de complexité porteurs de qualité mais peu de moyens et une dispersion chronique.
·       le renouvellement urbain, symbolisé par l'ANRU, également nommé rénovation urbaine pour bien marquer l'ampleur du projet collectif. Capitalisant les acquis de la phase précédente mettant des moyens sans précédents en jeu et un dispositif temporel serré pour garantir le mouvement, le renouvellement urbain dans sa versions 2003 reconnait le principe de modification et de remplacement en lieu et place de la réparation. Le réinvestissement est donc plus radical. Simultanément le processus vise à diversifier les sites fonctionnellement et les habitats, les dimensions transports emploi, formation, sociaux sont certes insuffisants mais présent et en cohérence. Le développement raisonné de la ville quant à l'environnement viendra compléter le dispositif. Il en résulte la conscience de l'obligation de mutabilité à terme de chaque élément de base du tissu (la parcelle) et l'abandon de la ville pensée comme achevée.

Désormais le terrain est prêt pour accueillir le principe de la ville en mutation permanente, lente et progressive évidement. De même l'élargissement de ces principes à la ville ordinaire après avoir testé et expérimenté le renouvellement sur les quartiers dit difficile, c'est à dire souvent issu d'une vision artificielle et de situations sociales inextricables est en voie de réalisation consensuelle. Ce sera la transformation urbaine : élément de dynamique urbaine correspondant à la mise en œuvre d'une stratégie globale pour la ville : territoire, organisation et projet sociétal.

Le principe de transformation urbaine est ainsi à la croisée de questions de société, un mode d'interrogation des acteurs et des habitants sur le projet de vivre ensemble donc sur la vision partagée de civilisation urbaine.

Pourquoi notre société en arrive t'elle à réfléchir sur la nature de la mutation urbaine ? Il est possible que les motifs de changements précédents soient caducs : la guerre, l'incendie, la catastrophe naturelle n'existent que très rarement, la violence industrielle est passée dans les pays en cours de développement. Il ne reste donc plus qu'une démarche volontaire et coordonnée pour faire muter le tissu, sauf à croire que le marché y pourvoirait mais c'est une autre histoire.

la question serait alors celle du passage du renouvellement urbain unique à la transformation urbaine en continu donc sur la capacité de la ville à se modifier d'elle même.

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