jeudi 23 juin 2011

Quand revenus modestes et copropriété font mauvais ménage

Un article du monde / LEMONDE.FR | 22.06.11 | 19h36


L'accès à la propriété n'est pas toujours une sinécure, loin de là. Dans son documentaire intitulé "L'Enfer des petits copropriétaires", Caroline Benarrosh est partie à la rencontre, en Ile-de-France et en Bretagne, de petits propriétaires incapables de payer des charges écrasantes et confrontés à la vétusté, voire l'insalubrité de leur habitat.
Cette situation, Philippe Delaroa la connaît bien en sa qualité de directeur du PACT Paris, une association destinée à améliorer le confort et la salubrité des logements, et qui compte 148 antennes en France. Parmi ses interlocuteurs figurent nombre de personnes qui, faute de pouvoir accéder au parc locatif ou d'obtenir un logement social, n'ont eu d'autre option, pour se loger, que d'acheter là où les prix sont les plus bas. Pour eux, la copropriété n'est pas un choix...
En France, plus de la moitié des copropriétaires ont des revenus modestes, et bien souvent, "les charges sont oubliées des plans de financement". "Quand vous avez tout dépensé pour un achat, souvent à crédit, vous remettez l'entretien et les travaux à plus tard", explique Philippe Delaroa, qui parle de "spirale qui mène très vite à une dégradation". Il dénonce un manque d'information des acheteurs lors de la vente et la défaillance de certains syndics qui peinent à parvenir à une gestion correcte. Enfin, la dégradation des copropriétés est surtout à mettre sur le compte de l'appauvrissement de ses occupants, qui n'ont pas les moyens de prendre en charge la réparation des ascenseurs ou la remise en état de parties communes dégradées.
UNE NÉCESSAIRE INTERVENTION
Face à ces copropriétés en difficulté, estime Philippe Delaroa, "il faut mettre en place des mécanismes de redressement avant qu'il ne soit trop tard", à savoir que les bâtiments deviennent insalubres au point de devoir être rasés. Une extrémité qui coûte beaucoup plus cher aux collectivités territoriales que des plans de sauvegarde.
C'est pourquoi les pouvoirs publics s'engagent, notamment par l'intermédiaire de l'Agence nationale de l'habitat (ANAH). Créée en 1971, l'ANAH entend "mettre en œuvre la politique nationale de développement et d'amélioration du parc de logements privés existants" en accordant des subventions aux copropriétaires. Mais pour beaucoup d'entre eux, condamnés à rester dans un habitat qui se dégrade, cela reste encore très insuffisant.
Hélène David

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