jeudi 4 novembre 2010

Questions de densités ? ou questions d'intensité ?

Questions de densités ? ou questions d'intensité ?



On parle beaucoup de densité, ces derniers temps, et toujours de manière péjorative. Nous,
français, faisons un amalgame entre densité urbaine et absence d'intimité, entassement de population,
superposition de logements identiques.
Cette crainte est bien compréhensible car nous percevons intuitivement dans de nombreuses
opérations de la reconstruction un manque d’articulation avec le contexte urbain et l’environnement. La
typologie de barres et de tours homogènes et répétitives, qui règne dans ses lieu, non seulement paraît
imposante en raison de leur isolement du sol et sans cohérence apparente avec le tissu urbain mais
signifie également enclavement et enfermement social.
Ne nous trompons pas cela n'a rien à voir avec la densité réelle. Celle des ZUP, hors ile de France,
est souvent de l'ordre de 50 logements par hectare alors que le tissu ancien, quartier allemand par
exemple, est de 250 logements à l'hectare. Les centre villes, si enviés et si touristiques, sont souvent
bien plus dense que nos périphéries de villes.
La crainte est légitime mais se trompe de cible, c'est la diversité qu'il faut rechercher, celle de la
morphologie des habitations, de leurs architectures et des statuts locatifs ou en propriété. C'est la
qualité des espaces publics, l'apport de la nature en ville et la densité des services, dont les transports
collectifs, qui font l'attrait de là vie urbaine. Appelons cela l'intensité urbaine.

Pourquoi donc prôner la densité urbaine ? Parce qu'elle est un des moyens de l'intensité, de la
mixité et de la qualité urbaine. Soyons cependant exigeants car le moyen ne suffit pas, il faut en
outre assurer la diversité et l'harmonie, mot un peu désuet qui signifie la composition urbaine. Il est
également indispensable de veiller à un usage efficace des sols pour épargner les surfaces naturelles
et agricoles qui ne sont pas extensibles mais aussi d'économiser les réseaux. On sait que la taille des
réseaux augmente au carré de la surface desservie, l'éloignement coute cher à la société complique
l'organisation et dissous la sureté. Enfin, la dispersion sur le territoire exige l'automobile car le transport
en commun ne peut plus y être mis en place. Si la population doit se déplacer avec des voitures,
indépendamment des conséquences environnementales, ce seront ceux qui n'arriveront pas à se loger
et à travailler au centre qui en seront le plus dépendant, donc fatalement exclus des avantages de la vie
urbaine.

La non densité, n'est ni solidaire, ni efficace, ni responsable, veillons à ce que l'intensité urbaine soit
joyeuse, partagée et perçue comme un cadre de vie avantageux. Il faut pour cela des conceptions
urbaines renouvelées, respectueuses, fiables et poétiques.

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